Aloÿs Claussmann Biographie

Aloÿs CLAUSSMANN : né en 1950 à Huffhotz (arrondissement de Mulhouse), il fait ses études classiques au petit séminaire de La Chapelle-sous-Rougement, près de Belfort. (PD auvergne littéraire). Il entre ensuite en 1867 à Paris au sein de l’Ecole Niedermeyer. Cette école avait pour principal but de former des maîtres de Chapelle et des organistes capables de relever le niveau des offices liturgiques, elle a assuré à l’école française d’orgue ses qualités de clarté, d’équilibre et de grandeur. D'après un de ses élèces, la "tenue de Claussmann  à la console se faisait remarquer par la maitrise des gestes, le calme des mains. Son jeu était sobre, ses mouvements modérés, ses registrations sans surcharges, sans recherches d’effets faciles." (Claussmann était à cette époque sexagénaire).Il y obtient en 1869 le 1° prix de piano, en 1870, celui d’orgue (professeur Clément Loret), et en 1872 le grand prix de composition décerné par le Ministère des Beaux-Arts. A la suite de la guerre de 1870, il opte en 1871 pour la nationalité française. En 1873, il a alors 23 ans, et se fixe à Clermont, où il est nommé maître de chapelle. Quatre ans plus tard, en 1877, il se marie avec Mlle Marie Barthélémy (avec laquelle il aura en 1878 une fille Madeleine, qui deviendra plus tard Madame Garcia). Enfin, en 1887, il est titulaire du grand orgue de la cathédrale.

Durant cinquante ans, il marquera la vie musicale clermontoise :

1881 : « La Société philarmonique de Clermont-Ferrand, fondée et dirigée par M. Aloys Claussmann, a fait ses débuts le 26 mars dernier. » (P.D. l’Auvergne Littéraire 1976 parle de 1875, tout comme Girard, pour sa fondation)(ainsi que de pianiste à la Société des quatuors (1883)

1887 : « Notre belle cathédrale vient de recevoir son nouveau maître de chapelle, M. Boechler, qui, comme son regretté prédécesseur M. V. Linglin, sort de la remarquable école Niedermeyer… à laquelle notre ville doit déjà son sympathique titulaire du grand orgue de la cathédrale, M. A. Claussmann.» (les maîtres de chapelle : Claussmann en 1873 puis Linglin de 1881 à 1887)

1895 : Il écrit une cantate dont il ne subsiste ue les paroles, Pierre l’Ermite sur un texte de l’abbé Raynaud. Elle est donnée en première audition le 17 mai 1895 à la cathédrale pour le huit centième anniversaire de la 1° croisade, prêchée par Urbain II. Son succès est loué par la critique locale, et aussi la critique parisienne ; Girard.

1897 : « Le Choral mixte fondé récemment dans notre ville par Mme Fressat et M.A. Claussmann, et dont le maître Massenet a bien voulu accepter la présidence d’honneur, a donné sa première audition le samedi 10 avril ».

1911 : « jeune société symphonique du Conservatoire, dirigée par M. Claussmann, »

1912 : « Nous apprenons … que le Conservatoire municipal, crée il y a deux ans, vient d’être promut à la dignité de Conservatoire national ; la direction en reste confiée à M. Claussmann. » Cet établissement deviendra Ecole Nationale le 28 octobre 1921.

1922 : est « Membre du Comité des études le l’école Niedermeyer » composé de compositeurs.

Il était également Membre associé correspondant de l’académie des sciences, belles lettres et arts de Clermont-Ferrand.

Il habitait au 3° étage du 8 rue Blatin.

Son œuvre est assez considérable, et reflète un musicien cultivé et intègre. Elle totalise 95 opus, soit 544 pièces identifiées (22 pièces de violon ou violoncelle - 62 chants et mélodies - 110 pièces piano - 350 pièces d’orgue) et une cantate Pierre l’Ermite dont il ne reste que les paroles.

 « Sa musique se distingue par une technique savante, une grande finesse de sentiment, une élégante délicatesse d’écriture. Elle a surtout beaucoup de charme par la grâce et l’harmonie de son coloris, qui, en certains passages, ne manque point de puissance »

« Un compositeur dont la plume ne manque pas d’habileté. »

Il décède le dimanche 7 Novembre 1926, à 76 ans.

« …Ce professeur eut mieux que des élèves. Il connut la seule joie qui puisse éclairer l’ingrat métier de Maître : il s’était fait des disciples qui l’aimaient … Sa vie est enclose dans son art. Aucune des distractions humaines n’y trouva de place… Son œuvre témoigne d’un dédain évident pour notre Folklore. … Claussmann ne concevait qu’une musique dégagée de toute expression positive, libérée des influences trop restrictives de la race et du terroir. … Claussmann craignait la foule … l’exécution de la cantate de Pierre l’Ermite, l’unique fois où Claussmann affronta l’immédiate notoriété »

Il avait des relations amicales avc beaucoup de grands artistes : Gabriel Fauré, Paul Dukas, Alexandre Georges ...

Un monument élevé à sa mémoire est inauguré à Clermont le 27 novembre 1932, sculpté par Maurice Vaury.

 

Sources: plusieurs articles de Joseph et Pierre Désaymard, Pierre Balme, Antony Bonnet.

 

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